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Syndicalisme agricole : A l’ombre de «la forteresse verte»

By | France, Tapage 35
Le syndicalisme agricole français se caractérise par deux tendances lourdes qui le distinguent aisément, depuis plusieurs décennies, de ses coreligionnaires ouvriers : la suprématie d’une organisation sur les autres et l’implication très forte des structures syndicales dans les dynamiques sociales et territoriales du pays.

Les résultats aux dernières élections aux Chambres d’agriculture en 2013 donnent à voir une majorité de voix pour la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles – Jeunes agriculteurs (FNSEA-JA). Ensemble, séparément ou sous la forme de listes apparentées, ils obtiennent 55,57 % des voix. Viennent ensuite la Coordination rurale avec 20,49 %, la Confédération paysanne avec 18,54 %, le Mouvement de défense des exploitants familiaux (MODEF) 1,47 %, et des listes en binômes, hors FNSEA-JA, ou diverses avec 3,93. Une seule Chambre d’agriculture départementale échappe à une direction FNSEA, le Puy-de-Dôme où siège une coalition Confédération paysanne-Coordination rurale.

Ces scores ne reflètent pas une structuration du syndicalisme agricole français tout entière organisée autour de la « forteresse agricole » pour reprendre le titre de l’ouvrage de Gilles Luneau. La FNSEA est omniprésente dans le paysage syndical français depuis sa création en 1946. Elle l’est même au sein de son opposition dans la mesure où la Confédération paysanne et la Coordination rurale, ont été historiquement créées par des membres, pour tout ou parties, issus du syndicat majoritaire. En 1986, la Confédération paysanne est créée par la fusion de deux structures, la Confédération nationale des syndicats de travailleurs paysans (CNSTP) et la Fédération nationale des syndicats paysans (FNSP) elle-même issue d’une scission de la FNSEA. La Coordination rurale est aussi fondée, en 1991, à l’initiative de dissidents de la FNSEA.

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Classement mondial de la liberté de la presse de 2015 : la France en 38eme position !

By | France, Tapage 35

« Le Classement mondial de la liberté de la presse de Reporters sans frontières (RSF) permet d’établir la situation relative de 180 pays au regard notamment de leurs performances en matière de pluralisme, d’indépendance des médias, de respect de la sécurité et de la liberté des journalistes.

En tête de l’édition 2015 du Classement mondial de la liberté de la presse figurent, comme souvent, trois pays nordiques, la Finlande, première depuis cinq ans, la Norvège et le Danemark. A l’autre bout du spectre, les situations les pires sont relevées au Turkménistan, en Corée du Nord et en Erythrée, 180ème sur 180. La France figure à la 38èmeplace, les Etats-Unis à la 49ème, le Japon à la 61ème, le Brésil à la 99ème, la Russie à la 152ème, l’Iran à la 173ème et la Chine à la 176ème»

> L’ensemble du classement est ici

A l’origine du syndicalisme

By | France, Tapage 35
Le syndicalisme est un mouvement ayant pour objectif de grouper des personnes exerçant une même profession en vue de la défense de leurs intérêts. Les syndicats (du grec sun, « avec », « ensemble », et « dikê » justice) se développent à la faveur de la révolution industrielle. Nous verrons, à travers leur histoire en quoi ils sont liés aux idées et mouvements politiques de leur époque.

Un mouvement politisé lié à la révolution industrielle.

Le syndicalisme qui naît en Europe occidentale et en Amérique du Nord à la fin du XVIIIème siècle et au début du XIXème siècle a ses racines dans les nombreuses associations ouvrières telles que les mutuelles, les sociétés d’entraide ou fraternités. Les premiers syndicats apparaissent en Europe occidentale et en Amérique du nord dans les années 1820. Même s’ils sont inspirés par le mutuellisme et la fraternité maçonnique (sociétés d’entre-aide des corporations de métiers sans revendications politiques), ce sont le socialisme et l’anarchisme qui vont les inspirer à cette époque d’industrialisation, d’urbanisation et de naissance de la classe ouvrière.  Ainsi, en 1864 Karl Marx crée l’A.I.T. (Association Internationale des Travailleurs) qui se donne pour tâche d’impulser toute forme d’organisation ouvrière, politique ou syndicale, dans le cadre de la théorie de la lutte des classes. La place qu’occupent les syndicats socialistes est considérable dans le monde. L’intervention des partis socialistes est souvent directe dans la création de syndicats nationaux. C’est le cas en Allemagne en 1868, lorsque le parti social-démocrate fonde la Ligue des syndicats allemands ; ou en 1890, en Belgique, lorsque le parti ouvrier belge décide la constitution d’une Commission des syndicats qui joue le rôle d’une confédération. Sont également d’inspiration socialiste l’éphémère Fédération nationale des syndicats (1886-1895) créée en France par les guesdistes, l’Union générale du travail espagnole (1888), ainsi que bien d’autres syndicats en Europe ou en Amérique latine. La constitution par le Trades Union Congress (TUC) britannique (créé en 1868) d’un parti du Travail, ou parti travailliste, se fait également avec la participation de socialistes. En somme, les syndicats modernes sont à l’origine organiquement liés aux projets socialistes de révolution sociale dont l’ennemi commun est le capitalisme. Read More

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By | Tapage 35
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Etat d’exception

By | Tapage 34
L’état d’urgence décrété par François Hollande après les attentats de novembre dernier et les risques qui en découlent peuvent s’inscrire dans la catégorie plus large de l’état d’exception théorisée par Giorgio Agamben.

L’origine de la notion remonte, selon certains historiens, au décret du 8 juillet 1791 de l’assemblée constituante déclarant l’état de siège. Pour le philosophe italien Giorgio Agamben (État d’exception, Homo Sacer, 2,1, Paris, Seuil, 2003), de militaire, la mesure devient, au cours de l’histoire, politique. Selon lui, nous vivons même aujourd’hui dans un état d’exception permanent : « L’état d’exception a même atteint aujourd’hui son plus large déploiement planétaire. L’aspect normatif du droit peut être ainsi impunément oblitéré et contredit par une violence gouvernementale qui, en ignorant à l’extérieur le droit international et en produisant à l’intérieur un état d’exception permanent, prétend cependant appliquer encore le droit. »

Les zones d’attente dans les aéroports, où s’entassent les réfugiés et les demandeurs d’asile, les frontières étatiques et les zones protégées à l’intérieur des villes ; voilà les multiples visages de l’état d’exception qui culmine, pour l’auteur, à Guantanamo. Ainsi «la déclaration de l’état d’exception est remplacée par une généralisation sans précédent du paradigme de la sécurité comme technique normale de gouvernement» instaurant des zones plus ou moins denses de non-droit. Read More

Le bourbier syrien

By | Tapage 34
Le 13 novembre dernier, six attaques simultanées ont frappé Paris et Saint-Denis. Ces tueries revendiquées par l’État Islamique (DAECH) ont fait 132 morts et 350 blessés. C’est sous prétexte de se venger des frappes françaises que l’Etat islamiste a semé la terreur. Quelques éléments d’analyse du conflit syrien.

En 2010, à la suite de la crise des « subprimes », les grandes banques – comme J P Morgan – voyant leurs produits financiers devenir ingérables, décident de se refaire dans l’économie réelle sur le marché des matières premières et des produits alimentaires. Ce mécanisme spéculatif provoque alors une hausse des prix et les émeutes de la faim qui conduisent à ce qu’on a appelé « les printemps arabes ». En Tunisie d’abord puis en Égypte, un vent de révolte s’installe et se propage dans plusieurs pays : Bahreïn, Yémen, Jordanie, Syrie. Cette explosion sociale naît de l’accumulation de problèmes, de frustrations mais aussi d’aspirations communes à l’ensemble de la région.… Les manifestants réclament plus de libertés, la fin des régimes autoritaires et dictatoriaux et de meilleures conditions de vie.

La Syrie

En Syrie tout a commencé à Deraa, avec l’arrestation de quelques enfants d’une dizaine d’années qui avaient inscrit des slogans hostiles au gouvernement sur les murs de la ville. Les mères, venues réclamer leur libération, se sont affrontées avec la police, certaines ont été arrêtées et brutalisées. Cette étincelle met le feu aux poudres, et de graves troubles touchent plusieurs agglomérations du pays faisant des dizaines de morts.  Cette première opposition, spontanée et non organisée, est divisée. Elle est très vite infiltrée et instrumentalisée par des groupes islamistes comme Al-Nosrat, branche syrienne de Al Quaida. Les Etats-Unis cherchent alors, afin de provoquer la chute et le départ de Bachar-el-Assad, à y exacerber les tensions confessionnelles afin de couper les dirigeants syriens de leur base sociale. Dans une Syrie laïque composée à 70% de sunnites, cette stratégie, soutenue par une partie de l’opposition syrienne, consiste à présenter le gouvernement comme un régime exclusivement alaouite. Ces « rebelles » sont, maintenant, armés par les pays voisins, comme la Turquie et l’Arabie Saoudite, mais aussi par les Etats-Unis. Car pour la Coalition emmenée par les Etats-Unis, l’homme à abattre, c’est Bachar-el-Assad, l’ennemi d’Israël et l’allié historique de la Russie qui y dispose à Tartous, de son unique base navale stratégique en Méditerranée. Read More

Oui, il y a urgence !

By | Tapage 34

En France, en tenant compte des 7 millions de non-inscrits – que le ministère de l’intérieur ne juge pas utile de comptabiliser – plus d’un citoyen sur deux n’a voté pour aucun parti aux élections régionales… Il y a urgence à redonner aux citoyens l’envie de participer à la vie de la cité.

En France les ouvriers et les employés représentent plus de 50% de la population mais ils ne sont que 1,9 % à l’Assemblée Nationale. Les cadres supérieurs eux, représentent 16 % de la population et font plus de 80% de cette même Assemblée… Il y a urgence à redonner une légitimité à la démocratie représentative.

En France, Bernard Tapie vient d’être condamné par la cour d’appel de Paris à rendre les 404 millions d’euros qu’il avait indûment perçus à l’issue d’un arbitrage frauduleux. Cet arbitrage conduit Christine Lagarde – directrice du FMI – devant la Cour de justice de la République… Il y a urgence à retrouver une classe politique intègre et soucieuse de l’intérêt général.

En France, environ 150 000 jeunes décrochent du système scolaire par an. Ils forment le terreau idéal pour les recruteurs de fanatiques radicaux… Il y a urgence à redonner à l’Education Nationale les moyens de ses missions.

En France, il y a plus de 3,8 millions de mal-logés…Il y a urgence à relancer une vaste politique de construction de logements sociaux.

En France, l’industrie a enregistré cet été son 58ème trimestre d’affilée de repli, en détruisant encore 14.600 emplois. Depuis 2001, pas moins de 982.000 emplois industriels ont été rayés de la carte de France…Il y a urgence à réindustrialiser notre pays.

Alors, M. Hollande, nous sommes d’accord.

Il faut décréter, dans notre pays, l’état d’urgence… sociale !

Illustration : Soulcié – site Iconovox

Entendez-vous dans nos campagnes ?

By | Tapage 34
Les maigres débats qui ont précédé les deux dernières élections, européennes et régionales, en France ont donné lieu au surgissement d’un questionnement nouveau sur le devenir des territoires ruraux dans notre pays. La lente dégradation des services publics, la désertification des zones les plus reculées et la disparition progressive de petites et moyennes industries sont le creuset de mécontentements portés par des mouvements sociaux et des structures politiques d’horizons différents et exprimés dans des langages fort éloignés. Mais, plus subrepticement, ces opinions signalent la remise en cause d’un héritage culturel et sociologique de grande ampleur qui se déroule sous nos yeux.

Depuis des décennies, les espaces ruraux avaient ceci de particulier qu’ils donnaient à voir une certaine cohérence sociale : un monde organisé autour d’un espace de démocratie directe, la commune, et une activité « non délocalisable », l’agriculture, elle-même génératrice d’emplois indirects dans le secteur des services et de l’industrie. L’avancée du capitalisme dans les campagnes s’est traduite, depuis la seconde moitié du XXe siècle, par une « sélection » drastique des territoires en fonction de leurs potentiels productifs, c’est-à-dire de leurs ressources humaines et naturelles disponibles. La spécialisation et la concentration agricoles sont devenues la règle, accompagnant l’essor des industries chimiques et agroalimentaires. Ces processus se sont traduits par une réduction importante des effectifs d’actifs agricoles et par la remise en cause d’un des seuls creusets d’emplois possibles dans des espaces éloignés des centres urbains. Read More

État d’urgence : une définition

By | Tapage 34
En France, l’état d’urgence est une situation spéciale, une forme d’état d’exception qui restreint les libertés. Ce régime organisé par la loi du 3 avril 1955 coexiste avec d’autres modalités de gestion de crise: l’état de siège inscrit à l’article 36 de la Constitution, les pouvoirs exceptionnels inscrits à l’article 16.

Institué et motivé par la situation en Algérie, l’état d’urgence peut être déclaré sur la totalité ou sur une partie du territoire soit en cas de péril imminent résultant d’atteintes graves à l’ordre public, soit en cas d’événements présentant, par leur nature et par leur gravité, le caractère de calamité publique. Déclaré par le parlement ou par le gouvernement, il ne peut être prorogé au-delà d’une durée de douze jours que par une loi qui fixe sa durée définitive.

L’état d’urgence donne des pouvoirs particuliers aux préfets: interdiction de circulation des personnes et des véhicules; interdiction de séjour, assignation à résidence de toute personne dont l’activité pourrait se révéler dangereuse pour la sécurité et l’ordre publics, fermeture de salles de spectacle et de tous les lieux de réunion; éventuellement interdiction de toute réunion de nature à provoquer le désordre, perquisitions de jour et de nuit et toutes mesures pour assurer le contrôle de la presse.

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