Tapage 55

Après le Ségur et avec la deuxième vague de la Covid-19, vers des lendemains qui déchantent…

Le Ségur de la santé, tenu entre mai et juillet dernier, avait pour objectif de «  bâtir les fondations d’un système de santé encore plus moderne, plus résilient, plus innovant, plus souple et plus à l’écoute de ses professionnels, des usagers et des territoires, avec des solutions fortes et concrètes. 

Malgré les milliards promis, le malaise perdure et les revendications des soignants toujours d’actualité. Ils réclament des moyens et des augmentations salariales plus importantes, alors que l’épidémie de Covid-19 reprend. Pour sortir de cette crise, il faut une refonte totale de notre système de santé, de sa gestion et de son mode de financement.

Des professionnels toujours très insatisfaits
Au terme du Ségur, 8,1 milliards d’euros sont annoncés pour l’hôpital public, avec, entre autres, une augmentation de 183 euros nets par mois pour chaque soignant, hors médecins. C’est présenté comme un gros effort mais les soignants peinent pourtant à se sentir bien lotis avec ces rallonges. Et pour cause ! Cela permet à peine de rattraper la moyenne des salaires dans le monde hospitalier des pays de l’OCDE…
Olivier Véran avait promis 15.000 embauches : 7.500 recrutements pour pourvoir les postes vacants et 7.500 postes supplémentaires. Dans les faits, on est encore très loin du compte et, dans tous les hôpitaux, on comble les manques comme on peut. Concrètement, il y a des postes vacants dans toutes les spécialités et on a moins de bras qu’en février-mars. D’où des cadences infernales pour le personnel restant, d’autant plus qu’on cherche également à éviter au maximum les déprogrammations de soins hors Covid. Beaucoup ont été dégoûtés de travailler dans ces conditions en mars-avril et ne veulent plus revivre ça, alors que la deuxième vague est là et qu’il n’y a plus la possibilité de renforts de province ou du privé car le virus touche désormais l’ensemble du territoire.

Illustration : Marcel

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