Il y a dix ans le peuple français refusait le TCE. Mais l’oligarchie financière a méprisé cette expression populaire en poursuivant la mise en oeuvre institutionnelle et économique de sa logique néo-libérale. Le chômage de masse en est une conséquence particulièrement dramatique mais qui ne doit pas en cacher une autre encore plus difficilement réversible : l’inexorable processus de désindustrialisation de la France.
En politique, il faut distinguer deux plans : celui des règles du jeu définies par les institutions, les lois et celui du jeu proprement dit, soit la façon dont les peuples et leurs gouvernants se comportent dans le cadre de ces règles. Or, ces fameuses règles qui régissent les grands leviers de l’économie en Europe depuis plus de trente ans sont connues. Il s’agit du libre-échange généralisé, de la monnaie forte et de la financiarisation dérégulée de l’économie, principes qui ont été constitutionnalisés il y a dix ans dans le fameux TCE (Voir l’article de Jean Denis). Parmi les nombreuses conséquences sociales et économiques particulièrement délétères de ces principes, il y en a une que la plupart des médias passent sous silence ou qu’ils évoquent hypocritement en accusant le « cout salarial trop élevé » ou le poids insupportable des « charges sociales » : il s’agit du processus progressif et inexorable de destruction de l’activité industrielle dans notre pays. On pourrait se contenter de souligner que ce déclin s’est traduit par la perte sèche, en France, de plus d’un million d’emplois dans le secteur industriel depuis dix ans, mais il n’est pas inutile de regarder comment – et au bénéfice de qui – a été organisé ce naufrage. Read More