Tapage 54

Le consentement

Le livre que Vanessa Springora « …porte en elle depuis trente ans … » démonte la mécanique de l’emprise d’un pédophile de cinquante ans sur une enfant de treize ans avec l’assentiment de la société des années 80 tout entière. Seule, Denise Bombardier, dans l’émission «  Apostrophes   » (2 mars 1990) expliquait que la loi interdisait, dans son pays, des agissements pareils. Elle est passée pour une sorte de réactionnaire québécoise complètement demeurée. Ce qu’on découvre c’est qu’elle a très exactement, ce soir-là, dénoncé l’impunité du pédophile artiste,
la flétrissure de ses victimes et comment se sortir de l’emprise d’un prédateur.

« …Depuis tant d’années, mes rêves sont peuplés de meurtres et de vengeance. Jusqu’au jour où la solution se présente enfin, comme une évidence : prendre le chasseur à son propre piège, l’enfermer dans un livre. … ».

Vanessa Springora raconte comment elle était la proie idéale : père absent, un désir de plaire, de séduire d’être protégée par cet homme plus âgé et célèbre qui lui écrit des lettres d’amour et vient la chercher à la sortie du lycée. Elle va tomber dans ce piège, elle n’a que treize ans et consent aux relations sexuelles avec cet homme qui la fait exister et dont elle se croit éperdument amoureuse.

« Dans la façon qu’elle a de raconter comment G. Matzneff la traite, il y a quelque chose d’extrêmement précis et je trouve que c’est un livre très important dans ce qu’elle décrit, de la façon dont ce type de prédateur s’y prend pour prendre sa proie. On a la description des méthodes de l’ogre par la proie elle-même. » (J.C Raspiengeas)

Illustration : Marcel

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