Les luttes sociales en Bolivie présentent deux particularités : elles s’appuient sur des structures traditionnelles datant de l’époque préhispanique, et elles ont en général un cadre institutionnel (n’oublions pas que le président, Evo Morales, est lui-même arrivé au pouvoir par le syndicalisme, et qu’il exerce toujours des responsabilités dans ce cadre)
Avancées sociales
La Bolivie va plutôt bien socialement depuis l’arrivée du MAS (Movimiento al socialismo) au pouvoir en 2006 : les salaires augmentent régulièrement et significativement, l’âge de la retraite a été baissé, les petits agriculteurs (majoritaires dans ce pays rural) reçoivent des aides très substantielles en matériel et en formation de la part de l’état. Ces progrès s’appuient en sur les syndicats et « communautés ».
Les « communautés » boliviennes
Elles sont aussi appelées ayllus, d’après un terme quechua (la langue des Incas). Elles sont un exemple de démocratie directe, et impliquent une possession communautaire (par ethnies ou par familles) des terres et des moyens de production. Les décisions concernant en particulier l’usage et la distribution des terres, ainsi que les voies de communication, mais aussi l’installation de dispensaires ou d’écoles, sont prises par l’ensemble de la communauté. Ce système, loin de péricliter comme dans d’autres pays andins, est favorisé par le pouvoir en place, et les ayllus sont regroupés au sein de la désormais puissante CONAMAQ, qui présente directement au gouvernement les revendications populaires. Read More