Les lignes bougent en Europe. Alors que les économistes découvrent avec stupeur les dégâts de la rigueur et que la Banque Centrale Européenne relâche soudainement les cordons de la bourse, la Grèce installe au pouvoir une alternative politique bien décidée à ne plus courber l’échine. L’Espagne avance à grand pas et le Portugal frémit déjà….
La faute aux «PIGS»
Depuis 2009, la lecture de la situation économico-politique en Europe semblait limpide : les pays du Sud de l’Europe laissaient filer leurs déficits publics, assurés qu’ils trouveraient toujours de quoi se financer auprès de leurs partenaires de la zone euro. En d’autres termes, ils se la coulaient douce et vivaient aux crochets des pays besogneux. C’était à cause d’eux si l’Europe ne parvenait pas à être compétitive et donc à s’imposer sur la scène économique mondiale. Il était donc normal ET moral de leur imposer une cure d’austérité et des réformes structurelles en contrepartie des prêts colossaux (mais rémunérateurs…) accordés. L’État et son impuissance à prélever l’impôt (là où il était…) allié à sa fâcheuse tendance à proposer trop de service à sa population était bien la cause de tous les maux. Le même discours nous était resservi au sujet du Portugal puis de l’Espagne… même en France, la chasse aux sorcières fonctionnaires reprenait de plus belle. Tous ces PIGS (Portugal, Irlande, Grèce, Spain) incapables de gérer correctement la boutique, obligés d’emprunter sans cesse pour renflouer les caisses de l’État étaient responsables de l’enfoncement de l’ancien continent. Read More