Category

Tapage 53

Retraites : la France, les grèves et manifestations dans la presse hispanique

By | Tapage 53
Il est intéressant de constater que El País, journal espagnol timidement de gauche (et le plus lu en Espagne) a une vision des évènements plutôt anglo-saxonne, c’est-à-dire libérale et critique envers le mouvement social français, alors que la presse latino-américaine rapporte les faits avec neutralité, voire avec une certaine sympathie pour les grévistes.

En Espagne
El País avait pourtant dénoncé, avec pertinence, la politique du gouvernement conservateur espagnol qui, au cours des années 2010, avait augmenté le temps de travail, réduit les salaires, initié le recul de l’âge de la retraite, le tout pour faire baisser à n’importe quel prix les chiffres du chômage, celui des jeunes en particulier. Le même journal avait constaté, encore récemment, que cette politique était pernicieuse et nocive en ce qu’elle avait créé une génération de travailleurs précaires trop mal payés pour se loger, consommer, et dynamiser l’économie nationale.  Read More

Tapage 53 : La France, une voix singulière

By | Tapage 53

Fruit d’une lente construction historique, la France, offre à ses habitants de grandes singularités – ses territoires, sa langue, son histoire, sa philosophie, ses institutions… – qui sont autant de raisons d’être appréciée comparativement à d’autres régions du monde (p10 à 13). Ainsi, son modèle social basé sur la répartition et la tradition révolutionnaire portée, depuis 1789, par un peuple qui n’hésite pas à braver les pouvoirs illégitimes (p4 et 5), forcent encore l’admiration en Amérique latine (p14) comme en Europe (p8 et 9). A nous d’éviter que ces singularités ne s’effacent sous l’effet d’un rouleau compresseur néolibéral impulsé par l’Union Européenne (p6 et 7) et son laquais servile, E Macron.

Tapage 53 est en lecture libre !

Télécharger Tapage 53

La singularité française, jusqu’à quand ?

By | Tapage 53
Dans un système financier, économique, commercial et culturel mondialisé et dans le cadre de l’Union Européenne, la France et les Français peuvent-ils rester singuliers  ? Quels sont les fondements de cette singularité française qui se caractérise à la fois par de fortes spécificités et par un universalisme revendiqué  ?

La singularité française, c’est un État et une Nation anciens, fruits d’une lente construction. C’est une culture encyclopédiste et universaliste héritée des Lumières et de la Révolution Française, avec une conception unique de la laïcité. C’est l’État Providence hérité de décennies de luttes sociales et du Conseil National de la Résistance. C’est aussi la multitude des communes, échelon de proximité de notre organisation administrative. C’est enfin, au plan international, une place particulière dans le concert des nations. …/…

Read More

La spécificité de la France

By | Tapage 53
Évoquer la spécificité de la France est un exercice bien périlleux pour un néophyte. 
Il faut y aller à tâtons et au moins ne pas lâcher la main de ceux qui ont consacré leur vie à étudier et aimer la France comme Michelet, le premier sans conteste, qui écrivit L’Histoire de France en 17 volumes…

Le grand historien contemporain, Fernand Braudel, se place dans cette lignée lorsqu’il affirme « j’aime la France avec la même passion, exigeante et compliquée, que Jules Michelet », première phrase d’introduction de son ouvrage L’identité de la France. Une troisième référence à citer serait les deux démographes Hervé Le Bras et Emmanuel Todd, auteurs de L’Invention de la France. La singularité de la France, comme tout autre pays, ne peut s’aborder sans différents éclairages (géographie, anthropologie, démographie, sociologie, histoire, économie, sciences politiques etc.), en interactions permanentes pour décrire le pays tel qu’il est devenu et tel qu’il est. …/… Read More

Anthropocène : la fin ou le commencement ?

By | Tapage 53

Le chercheur François Gemenne, membre du GIEC (Groupe Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat), livre une vision cruellement réaliste de la société des hommes confrontée à l’urgence climatique, à travers une interview parue dans Télérama du 11 janvier.  Il y est notament question de l’anthropocène, cette nouvelle ère dans laquelle nous plongeons, caractérisée par le fait que les humains sont devenus les principales forces de transformation de la planète et qui va nous obliger à repenser complètement nos interactions avec la terre (si on veut y rester…). Il y est question également du monde politique qui « reste prisonnier des lobbies et en retard sur la population »., mais pour lequel la population continue de voter ! « Les Etats-Unis, le Brésil, l’Australie sont trois démocraties dont les chefs d’Etat ont été élus sur un programme anticlimat.» et Boris Johnson est « à la limite du climatoscepticisme » et de conclure  : « Aujourd’hui, la majorité de la population mondiale veut encore une société productiviste, de court terme, et se moque de la destruction du climat et de la biodiversité. Il faut en être conscient.» Fin de citation…

Enfin, il ouvre des perspectives :
« les grandes transformations sont toujours précédées d’un baroud d’honneur de l’ancien monde. J’ose espérer que c’est ce que nous vivons aujourd’hui, que les Bolsonaro, Trump, Orban sont les dernières caricatures, les derniers clowns d’un modèle arrivé à son terme ». On y crois.

A lire :
Atlas de l’anthropocène, de François Gemenne, A. Rankovic, et l’Atelier cartographique de Science Po.éd. Presses de Science Po, 160 p 25e)

Illustration : Bordalo II