
Entièrement privatisées en 2006 pour des montants sous-évalués et au moment où elles devenaient rentables après de lourds investissements publics, les sociétés d’autoroutes bénéficient d’une scandaleuse rente de situation qui perdure quelque soient les gouvernements.
En 10 ans, les profits issus des péages ont augmenté de près de 20%. Les sociétés d’autoroute se portent pour le mieux et distribuent entre 2 et 4 milliards €/an de dividendes à leurs actionnaires, une rente qui va continuer de croitre.
Une vente en deux temps
L’État commence à céder ses parts dans les sept sociétés d’autoroutes dès 2001, sous le gouvernement de Lionel Jospin, mais c’est en 2002 que Bercy propose au Premier ministre Jean-Pierre Raffarin le projet de privatisation. Au cours d’un conseil restreint avec le ministre des transports de l’époque Gilles de Robien, il a été décidé qu’on ne privatiserait pas les autoroutes et que le revenu annuel financerait les travaux routiers indispensables. Mais en 2005, Bercy arrive à convaincre le nouveau premier ministre Dominique de Villepin de privatiser afin de « faire baisser la dette ». (pour lire la suite, développer l’article)