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Anthropocène : la fin ou le commencement ?

Le chercheur François Gemenne, membre du GIEC (Groupe Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat), livre une vision cruellement réaliste de la société des hommes confrontée à l’urgence climatique, à travers une interview parue dans Télérama du 11 janvier.  Il y est notament question de l’anthropocène, cette nouvelle ère dans laquelle nous plongeons, caractérisée par le fait que les humains sont devenus les principales forces de transformation de la planète et qui va nous obliger à repenser complètement nos interactions avec la terre (si on veut y rester…). Il y est question également du monde politique qui « reste prisonnier des lobbies et en retard sur la population »., mais pour lequel la population continue de voter ! « Les Etats-Unis, le Brésil, l’Australie sont trois démocraties dont les chefs d’Etat ont été élus sur un programme anticlimat.» et Boris Johnson est « à la limite du climatoscepticisme » et de conclure  : « Aujourd’hui, la majorité de la population mondiale veut encore une société productiviste, de court terme, et se moque de la destruction du climat et de la biodiversité. Il faut en être conscient.» Fin de citation…

Enfin, il ouvre des perspectives :
« les grandes transformations sont toujours précédées d’un baroud d’honneur de l’ancien monde. J’ose espérer que c’est ce que nous vivons aujourd’hui, que les Bolsonaro, Trump, Orban sont les dernières caricatures, les derniers clowns d’un modèle arrivé à son terme ». On y crois.

A lire :
Atlas de l’anthropocène, de François Gemenne, A. Rankovic, et l’Atelier cartographique de Science Po.éd. Presses de Science Po, 160 p 25e)

Illustration : Bordalo II