Pays de maux

Liquidation de l’imprimerie de Claye-Souilly : surtout, Fecomme si de rien n’était !

By 26 octobre 2015 No Comments

TAP30_FecommeL’univers impitoyable de la communication serait-il, une fois encore, au coeur de conflit d’intérêts et de bigmagouilles politico-financières ? La liquidation toute récente de l’imprimerie Fecomme, «sauvée» il y a trois ans par un montage financier qui implique la ville de Claye à hauteur de 50%, soulève plus d’un problème…

L’histoire de l’Imprimerie Fecomme de Claye-Souilly remonte aux années 70 à Villeparisis mais devient fructueuse à partir de 1982 puisqu’une rotative huit pages vient apporter un souffle nouveau à la petite entreprise familiale.

Les affaires deviennent alors florissantes pour la famille Fecomme et leur jeune comptable Yves Albarello, qui deviendra, à force de volonté, directeur administratif et financier de l’imprimerie de Claye. En dix ans, Fecomme va devenir leader européen de l’impression des couvertures de magazines. D’autres usines à Nantes et Orléans complèteront un Groupe Fecomme fort de 229 salariés, et d’un chiffre d’affaire de 221 millions de Francs en 1992. Quelques années plus tard, Quebecor, alors en phase d’acquisition active en Europe, rachète le groupe au père Fecomme, qui en profite pour aller goûter une retraite bien méritée en Centre Afrique… (Lire ci-contre). Quebecor, qui ne réalise pas les profits espérés, va alors changer de stratégie et revendre l’imprimerie à Circle Printer, un groupe hollandais qui va «tirer sur la bête» sans investir ni renouveler le parc de machine… Le marché de l’imprimerie est à la baisse… De conflits sociaux en condamnation aux prud’hommes, l’imprimerie est promise à la liquidation.

Et hop, on rachète…

C’est à ce moment de l’histoire, en 2011, que ressurgissent le fils Fecomme et Y. Albarelo, devenu maire, avec une solution de reprise : la mairie de Claye propose de se porter garant à hauteur de 500 000 euros pour permettre aux repreneurs d’investir dans de nouvelles machines… pour sauver 50 emplois ?

Une autre version est disponible sur le site  www.graphiline.com. On peut y lire : «Cette reprise, initiée par le député-maire de la ville, Yves Albarello, consiste dans un montage original, à injecter 2 millions d’euros dans l’entreprise, la moitié en cash du fait des deux industriels et le solde au travers d’une ligne de crédit garantie par la commune de Claye Souilly». … ce qui fait un million d’euro et pas 500.000… Dans tous les cas, force est de constater que le fils, malgré les nombreuses sociétés dont il est gérant et sa réserve africaine familiale, a besoin d’argent public pour boucler ses acquisitions…

Et hop, on imprime…

En tout cas on ne peut pas reprocher à Y. Albarelo de ne pas avoir essayé de trouver du travail à cette imprimerie puisque que dès mai 2011, il confie à Fecomme 2.0 l’impression de son «journal du Député»… (44 pages, tiré à 37 000 ex ; vous pouvez encore le consulter sur le site du Député, rubrique «publications»). Il est vrai qu’il est quand même bien pratique d’avoir une imprimerie que l’on vient de sauver dans sa poche quand on veut inonder une circonscription de 146 000 habitants… En 2012 Y.Albarello est élu Député de la 7eme circonscription avec 60 voix d’avance… Une question demeure : que va devenir l’argent garanti par la municipalité maintenant que, trois ans après, l’imprimerie est à nouveau placée en redressement judiciaire ? Et qu’est-ce qui a pu pousser Albarello à risquer l’équilibre financier de sa ville dans une opération strictement commerciale ? Sauver des emplois ?

Si  c’était si facile, toutes les villes de plus de 11 000 habitants le feraient… À SUIVRE.


yabonfecomme Pendant ce temps là, en Afrique…

La famille Fecomme en République Centrafricaine (RCA), c’est un peu «Tintin au Congo» . Extrait du site Chasse-Vision-Safari : « Passionés d’Afrique et particulièrement de la RCA, Raymond et Thierry Fécomme, ont eu l’opportunité en 1992 de se voir confier l’un des plus beaux territoires de Centrafrique ; le fameux triangle des rhinos, jusque-là classé «Réserve de faune». Grâce à la réputation de la famille Fécomme, partenaire de ce pays depuis plus de 20 ans, ils ont obtenu la gestion de ce splendide territoire pour les 30 prochaines années et d’en acquérir une partie à titre exceptionnel. Soucieux d’y opérer une exploitation de qualité, les Fécomme eurent à coeur d’y investir massivement en infrastructure de standing et de s’entourer d’une équipe fidèle et impliquée qui réside toute l’année sur la zone. »  Yabon bouana…
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(Article paru dans le Tapage 30 de Décembre 2014)