Nous avons été nombreux, après les tragiques attentats de janvier, à appeler à la défense de la laïcité. Mais en fait le pouvoir a choisi de reculer devant le communautarisme. RAPPEL : « La République ne reconnaît, ne salarie, ni ne subventionne aucun culte » (art. 2 de la loi du 9 décembre 1905 : principe de séparation)
Et que fait notre gouvernement ? Il déclare: « La République reconnaît tous les cultes » (F.Hollande) ou « La laïcité permet à la République de dialoguer avec tous les cultes » (B.Cazeneuve). Incroyable ! Car c’est en ne reconnaissant plus les cultes que la loi de 1905 a permis à la République de traiter à égalité ses citoyens. Il réactive l’impasse du dialogue avec l’Islam de France. Après l’échec du CFCM créé par Sarkozy, le ministre de l’intérieur persévère en fabriquant une « instance de dialogue » encore plus large ! Quel mépris pour les musulmans de considérer qu’ils peuvent être « représentés » par quelques dignitaires choisis par l’Etat ! Il n’appartient pas à une République laïque de se faire l’arbitre des cultes ! A la mosquée de Strasbourg M.Valls est allé promettre des financements pour les lieux de culte et le ministre de l’intérieur s’est engagé à aider à la formation des imams par des financements publics. C’est le retour au Concordat de Bonaparte soit exactement le contraire du « libre exercice des cultes » garanti par la loi de 1905 !
François Hollande encore : « Il faut un enseignement des religions à l’école ». Mais un enseignement du « fait religieux » existe déjà depuis 2002, et il est problématique. Les religions ne peuvent être à l’école publique que des objets d’étude, historiques tenus à l’écart de toute « croyance » individuelle. Le « dialogue interreligieux » n’est pas la mission de l’école !
Rappelons ici que la neutralité religieuse est indispensable à une République apaisée et à son école. La France d’aujourd’hui n’a pas besoin de moins de laïcité mais d’une laïcité rigoureuse et ferme sur ses principes.